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HARAR - La cité des légendes

Il y a des villes, comme Istanbul ou Babylone, qui sont construites au bord de la mer, au long des fleuves. Harar l'éthiopienne est une ville sans eau, sans fontaine, une ville de terre, une ville sans mémoire ou tout se renouvelle lentement dans l'identique. Il y a des villes qui ont grandi sous la protection d'un miracle, comme Jérusalem ou La Mecque. Mais Harar ne possède pas de prodige ni de miracle d'aucune sorte : c'est une ville sainte sans histoire sainte. Harar est une ville-tabou, une ville qui convient à un voyageur déplumé comme Rimbaud, à celui qui ne cherche pas le centre, mais se déporte sans cesse vers la périphérie, une ville poussière qui pousse au désert. Harar est une ville fortifiée, grise et ocre, prise dans l'étau d'âpres montagnes qui semblent étouffer le moindre souffle de vie. Quelques minarets pointent derrière les murailles anciennes, et l'on entend, au loin, les appels des muezzins pour la deuxième prière du matin. Nous sommes à Harar, forteresse musulmane enclavée dans l'est de la très chrétienne Ethiopie : cité irréductible, fière de son histoire, éloignée de tout - dans l'espace, mais aussi dans le temps, tant elle semble figée dans une époque irréelle. Ici séjourna l'infortuné Arthur Rimbaud. Le soir, tandis que les étoiles montent dans le ciel, les hyènes descendent des montagnes et encerclent la ville, qui a fermé ses portes. Ces  charognards fouillent les poubelles en riant, à la recherche de viande avariée.

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